Charly Couture
1998
Alexandra Faivre
Confectionneur textile : un métier d’avenir
Dernière étape d’une parure de lit après le tissage et l’ennoblissement : la confection. Responsable de Charly Couture, l’un des derniers ateliers de confection textile français, Alexandra Faivre considère que ce sont les jeunes créateurs français qui vont permettre au textile français de survivre.
Charly Couture, ce sont 15 femmes de tous âges, affairées derrière leurs machines, leurs ciseaux ou leurs dévidoirs, qui répètent leurs tâches quotidiennes. C’est également une équipe, qui n’oublie jamais de mettre à l’honneur celle dont c’est l’anniversaire, d’amener un bouquet du jardin pour la salle de repos… Une ambiance familiale, telle que l’a voulue Alexandra Faivre, qui a créé et s’occupe de Charly Couture, atelier de confection textile français, depuis 19 ans.
Juste à la sortie de ses études, Alexandra Faivre se retrouve responsable d’un atelier de confection automobile. Poste temporaire, qui lui donne le goût des responsabilités et du défi. Elle décide alors de créer son propre atelier de confection textile.
Aujourd’hui elles sont 15 couturières d’expérience, au savoir-faire affirmé, pour répondent en temps et en heure aux commandes. Afin d’assurer la dynamique et garder la cohésion de son atelier, Alexandra s’efforce d’embellir le cadre de vie quotidien.
Elle assure aux couturières une salle de repos confortable, donne à chacune d’elle le temps d’écoute nécéssaire et enfin, organise des moments de convivialité.
« Sans cette belle unité de l’équipe, j’aurais fermé depuis longtemps » affirme-t-elle .
Au cœur d’un atelier de confection textile français
La confection, c’est la dernière étape de fabrication d’un produit textile fini. Passé l’ennoblissement et l’impression, les rouleaux arrivent sur les tables de découpe de Charly Couture. La confection française aujourd’hui, ce sont essentiellement les ensembles de lit haut de gamme et linge de lit de luxe. lOn trouve quelques pièces d’ameublement, de la puériculture haut de gamme, certains équipements automobiles, les chaussettes et les sous-vêtements haut de gamme.
Les terres textiles, comme les Vosges, ce sont donc spécialisées dans le textile d’ameublement, en particulier le linge de lit haut de gamme. Une activité qui a maintenu l’existence de quelques ateliers de confection français, suffisamment pour que La tendance de l’externalisation des besoins en confection s’inverse.
De l’avis de Alexandra Faivre, ce qui va permettre aux derniers ateliers de rester ouverts ce sont les jeunes créateurs qui osent proposer du tout français à des clients de plus en plus informés et exigeants sur la qualité et l’éthique des produits qu’ils achètent.
Le retour au Fait en France :
la bulle d’oxygène des textiliens vosgiens
Ce retour à une fabrication française, qui imbrique une volonté forte des jeunes créateurs textiles comme Julie Lavarière et une conscience de consommateurs responsables, est une lumière pour ces résistants de la filière textile en France.
“Depuis 19 ans, j’ai vu quasiment tous les ateliers fermer les uns après les autres. De 15, nous sommes à peine cinq confectionneurs aujourd’hui” note Alexandra. Ce constat est cependant teinté d’espoir devant l’engouement du fabriqué français. “Cela va doucement, mais le mouvement prend de l’ampleur chaque année” précise-t-elle.
La voie du renouveau semble tracée !
Le retour au made in France permet ainsi aux ateliers en activité de reprendre leur souffle. “Je ne me suis jamais posé la question de fermer” relève Alexandra.
Proposer un atelier de confection français est un véritable gage de qualité. Nous nous retrouvons totalement sur ce terrain avec les jeunes créateurs textiles comme Julie Lavarière.
Côté marques, cela leur permet une offre privilégiée à leurs clients. L’information entourant l’artisanat français met régulièrement en exergue ses difficultés. Les clients sont donc largement conscients de ce que représente le fait d’avoir un article fabriqué en France, tant dans les conditions de fabrication, les normes appliquées, que dans le coût final.
Une mise en avant qui pourrait également avoir un dernier avantage : valoriser un savoir-faire, une technicité, une approche locale et française et ramener du dynamisme dans ce corps d’activité.
« La couture est un métier, il faut l’aimer. Il faut aussi retrouver la reconnaissance de notre savoir-faire et les jeunes aujourd’hui en ont besoin ».
Charly Couture, ou la définition de l’atelier de confection français !